Les prothèses

En Belgique, près de 7.700 personnes ont subi une amputation, avec 1.800 nouveaux cas par an. Ces amputations peuvent avoir plusieurs causes telles que des traumatismes, des pathologies congénitales, des complications de maladies, etc. [1]

La médecine a fait de nombreux progrès en matière de prothèses mécaniques et maintenant bioniques. Toutes ces avancées permettent aux patients de retrouver une forme d'autonomie. Les connaissances et le savoir-faire dans le domaine de la bionique nécessite une approche holistique du patient par diverses disciplines telles des ingénieurs, des psychologues, des médecins ou encore des kinés.

La bionique est une science qui "étudie des systèmes biologiques pour les reproduire de façon non biologique.". Elle est basé sur l'utilisation de capteurs et de moteurs pour "pour restaurer au maximum la fonction qu’assurait le membre manquant, au-delà de sa fonction esthétique." [1]. 

 
L'homme bionique - FUTURE - ARTE


Les prothèses de bras ou de mains actuelles sont de plus en plus confortable et légère afin de pouvoir retrouver une autonomie optimale, et donc : "l’objectif principal des prothèses de bras et de mains est de retrouver l’autonomie dans les gestes du quotidien, la mobilité prime donc sur la résistance des matériaux. Et c’est pour cela que l’on voit également émerger nombre de projets de prothèses imprimées en 3D." [1]. Pour les prothèses de jambes par contre : " il faut combiner les propriétés de deux articulations complètement différentes et supporter un poids considérable. On estime que les genoux doivent supporter un poids équivalent à 3 à 6 fois celui du corps lors de la marche." [1].

Les sportifs aussi peuvent bénéficier de prothèses de jambes grâce aux "lames", qui sont des prothèses mécaniques destinées aux sportifs de haut niveau. Ce type de prothèse permet aux sportifs d'égaler les performances des sportifs valides, voir d'être supérieures comme c'est le cas pour Jarryd Wallace, athlète américain amputé d’une jambe, qui bas le record du monde d’Usain Bolt.

La technologie bionique consiste, grâce aux capteurs et composants électroniques, à redonner une mobilité aux membres, en les faisant communiquer avec les nerfs du bras, ou encore avec le mouvement des muscles. Ce type de prothèse est une prothèse "myoélectronique" ou "myoélectrique" qui transforme l'activité des muscles et les messages nerveux en signaux électriques pour commander la prothèse.

Mais, en ce qui concerne l'accessibilité financière pour les prothèses bioniques, il faut compter plusieurs dizaines de milliers d’euros, ce qui est loin d'être des prix démocratiques et qui ne sont pas encore pris en charge par la mutuelle. Compte tenu du nombre de personnes pouvant bénéficier des ces avancées technologiques, le marché des prothèses devrait rester un marché de niche.



Oxandre est le premier Français équipé d'un bras bionique - Brut


[1] Partenamut, "Prothèses bioniques : du hightec pour les bras et les jambes", https://www.partenamut.be/fr/blog-sante-et-bien-etre/articles/protheses-bioniques


Robots

En matière de confort et d'aide thérapeutique, les robots peuvent également jouer un rôle. On commence à en trouver dans les homes pour personnes âgées ou encore dans les hôpitaux pour guider les visiteurs ou accompagner les malades. La robotisation peut donc également trouver sa place dans le processus de guérison ou de convalescence.

Comme en témoigne le petitt robot Nao utilisé comme support relationnel et de dynamique groupale auprès d’enfants porteurs de troubles du spectre autistique.



Nao, un robot éducateur qui éveille des enfants autistes - 08/02
BFMTV


Les robots deviennent donc, petit à petit, les nouveaux partenaires de soins des psychologues, kinés, éducateurs, et autres professionnels de la prise en charge médicalisée, et jouent le rôle d'outils de socialisation, et d'outils de médiation thérapeutique.

Un autre exemple d'utilisation pour le patient est d'aider et accompagner les enfants diabétiques, comme à l'UZ Brussel qui utilise des robots sociaux comme outils éducatifs et informatifs. Et ce nouvel outil prouve son efficacité : "Divers tests ont montré que l'interaction avec un robot social peut amener un avantage considérable." [1]. Les avantages thérapeutiques sont tels que son utilisation est envisagée pour d'autres pathologies comme l'obésité.


[1] Le specialiste, "Des "robots sociaux" pour aider et accompagner les enfants diabétiques à Bruxelles", https://www.lespecialiste.be/fr/actualites/socio-professionnel/sociale-robot-steunt-kinderen-met-diabetes.html


Implants

Après les prothèses et les robots, d'autres formes d'assistance aux patients se développent : les implants TIC et les implants couplés à l'Intelligence Artificielle. Un implant TIC est : "un artifice technologique (abritant le plus souvent une puce en silicone) destiné à être implanté dans le corps humain et apte à y réaliser certaines fonctions d’information et de communication." [1].

Une expérience en Intelligence Artificielle a par exemple permis d'aider une personne paralysée à écrire. Et ce, en "lisant" directement dans les pensées de la personne. Ainsi, des chercheurs de l'Institut de neurosciences Wu Tsai de l'université de Stanford sont parvenus à entraîner un réseau neuronal pour qu'il reconnaisse les caractères avec une précision de 92 % à une vitesse de 66 caractères à la minute, et donc : "La précision de ce système d'écriture manuscrite géré par intelligence artificielle pourrait être suffisante pour permettre aux patients d'atteindre des vitesses de communication élevées." [2].

Avec l'arrivée des impants cérébraux les personnes paralysées parviendront à piloter un ordinateur par le cerveau. Le principe de ces technologies est de connecter via de très fin fils le cerveau à des boitiers de contrôle. Cette technologie appellée BrainGate, qui a déjà permis de contrôler des bras robotiques, est en pleine évolution avec l'arrivée de nouveaux matériaux d'implants. [2]

Mais ces avancées ne concernent pas que la médecine et le bien-être des patients. En effet, des entrepises comme celle d'Elon Musk ont comme projet de relier nos cerveaux aux ordinateurs sous prétexte de démultiplier nos capacités intellectuelles : "Selon lui, la limite de cette interaction Homme-machine se situe au niveau de l'interface entrée-sortie, c'est-à-dire notre capacité à recevoir et émettre des volumes d'informations à grande vitesse." [1]. Ces technologies nous permettront par exemple de sauvegarder notre mémoire et nos pensées.

Outre lire nos pensées et vouloir faire de nous des sur-hommes, les implants remplissent actuellement d'autres rôles plus médicaux comme [1] :
  • gérer les stimulateurs cardiaques;
  • servir de prothèse auditive;
  • gérer les pompes d’administration de médicaments;
  • faire de la neurostimulation et de la stimulation cérébrale profonde;
  • gérer les prothèses artificielles.
A ces implants d'ajouteront, à l'avenir, également des puces RFID, des réseaux de biocapteurs pour faire du contrôle médical ou de la détection de pathologies. Ils pourront servir à abriter notre dossier médical ou même remplacer notre carte d'identité ou nos cartes de banques. Le recours aux puces RFID est déjà favorisé par certaines compagnies d’assurance aux Etats-Unis spéculant sur les économies d’échelle réalisables en matière de diagnostique ou de médication.

La question des implants, pour l'instant des implants RFID, provoque de vives réactions de contestation, et leur utilisation est même envisagée pour : l’implantation des prisonniers en libération conditionnelle, l’implantation obligatoire des SDFs, l'implantation des travailleurs immigrés rentrant aux États-Unis, l'implantation obligatoire pour les immigrants issus des pays de « l’axe du mal ». La dérive entre outil médical et instrument de contrôle social entravant les libertés individuelles semble déjà inévitable pour les technologies des implants, même si pour l'instant cela ne concerne que l'implants RFID.
On peut donc déjà regretter que : "Le corps devient un espion intime et, de ce fait, l’ensemble même de nos activités, jadis opportunité d’évasion et de cheminement, devient une suite monotone de divers pistages qui nous ramène invariablement à nous-mêmes (...)" [1].

 

Are you ready to be microchipped?

[1] Jaesa, "Implants, puces et transhumains", https://iatranshumanisme.com/2015/03/08/implants-puces-et-transhumains/
[2] Fabrice Auclert, "Une IA aide une personne paralysée à écrire", https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/intelligence-artificielle-ia-aide-personne-paralysee-ecrire-66830/


Et la sécurité ?

La sécurité des objets connectés dans le domaine de la santé, qui vont des simples capteurs à des mini-robots, pose question. En effet, ces objets connectés, tout comme nos téléphones portables, nos ordinateurs, même notre machine à café préprogrammable, peuvent comporter des composants électroniques programmables, ou des composants "fragiles" sensible aux rayonnements électromagnétiques ou aux surcharges de tension. Par ailleurs, ces objets récoltent des données biométriques, médicales, musculaires, et autres.

On le sait déjà, les objets connectés sont un progrès pour une médecine plus efficace : "Les objets connectés de santé, utilisés comme des dispositifs médicaux, constituent ainsi une aide précieuse pour les médecins cherchant à offrir le meilleur traitement à leurs patients, à toutes les étapes de leur intervention : du diagnostic, au contrôle ou à la prévention et au traitement d’une maladie, d’une blessure, ou d’un handicap." [1].
La sécurité de ces objets connectés est un enjeux majeur, car : "ces derniers représentent aujourd’hui des cibles potentielles pour des personnes malveillantes/cyber-attaquants." [1] comme nous le rappelle l'Observatoire du Monde Cybernétique.

Pour l'Observatoire du Monde Cybernétique, les objets connectés présentent plusieurs types de risques :

  • risques de dysfonctionnement (suite à des chocs, bugs, connectivité);
  • risques de piratages (captation des données, prise de contrôle, blocage);
Pour l'Observatoire du Monde Cybernétique, ces risques de dysfonctionnement ou de piratage d’un objet connecté peuvent avoir des conséquences à deux niveaux : 
  • Au niveau des organismes de santé : comme porte d’entrée dans le système d’information d’un centre médical;
  • Au niveau des patients : comme atteinte à leur intégrité physique (pacemaker,...) ou divulgation des informations privées sensibles (données de santé, géolocalisation, habitudes alimentaires par exemple).
A ces problèmes de sécurité intrinsèques s'ajoutent les problèmes liés à la mise en oeuvre des objets connectés. En effet, ce sont des milliers d'objets connectés et d'applications diverses qu'il faut sécuriser tant en milieu médical que pour les patients qui les utilisent en dehors de l'hôpital. A cela s'ajoute la complexité des objets connectés dont la mise à jour n'est pas des plus simple. Et l'Observatoire du Monde Cybernétique de préciser que : "Leur maintien en condition de sécurité (MCS) est donc difficile, ce qui explique les nombreuses failles qui peuvent concerner tant les logiciels que les composantes de ces objets." [1].

Et l'Observatoire du Monde Cybernétique recommande notamment [1] :
  • La sensibilisation sur l'utilisation envers les personnels de soins et les patients;
  • Le choix de systèmes faciles à prendre en main par le patient et avec composantes robustes;
  • Le suivi du dispositif en prévoyant les risques de dysfonctionnement et de cyberattaques; 


[1] Observatoire du Monde Cybernétique, "La sécurité des objets connectés dans le domaine de la santé", https://omc.ceis.eu/la-securite-des-objets-connectes-dans-le-domaine-de-la-sante/


Biotechnologies

La biotechnologie est définit comme étant : "l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services". (https://fr.wikipedia.org/wiki/Biotechnologie)


Voyage dans le temps des biotechnologies - supbiotech

Les biotechnologies, l'ingénierie génétique, les nanotechnologies, vont bientôt bouleverser la médecine, l'agriculture, l'industrie, la biologie, etc. Avec les nanomédicaments, les nanochirurgiens, les thérapies génétiques vont apporter à la médecine leurs lots de progrès médicaux. Mais des perspectives de dérives de ce genre de technologies pose néanmoins question, ainsi : "Que ce soit le manque d’éthique de certains chercheurs, l’avidité des entreprises biopharmaceutiques, le danger de déstabiliser des écosystèmes déjà fragilisés par la pollution, les raisons ne manquent pas pour afficher une fin de non-recevoir à la biotechnologie." [1].

Les biotechnologies sont empreinte d'une idéologie qui peut sembler réduire la science à son efficacité technique. C'est une conception de la science sous un angle cybernétique dont les fondements sont que : "le monde réel (animal, humain, machine) est composé d’information, dont la circulation peut être comprise sous un même modèle." [1].
 
Ainsi en cybernétique : "Tout peut être réduit à un élément indivisible. Pour l’ordinateur, c’est l’octet, pour la biologie moléculaire, la protéine d’ADN, pour l’économie, l’individu, etc. Plus important encore, tout peut être transformé en quelque chose de différent, selon un algorithme commun. Un gène n’étant qu’une information, on peut donc insérer un gène de poisson dans une plante." [1].



BIOTECHNOLOGIE, jusqu'où ira t on ? (attention aux dérives)
Partie 2 : http://www.dailymotion.com/video/x8pc8p_2x4-biotechnologie-les-etres-de-dem_tech
Partie 3 : http://www.dailymotion.com/video/x8pce4_3x4-biotechnologieles-etres-de-dema_tech
Partie 4 : http://www.dailymotion.com/video/x8pcio_4x4-biotechnologie-les-etres-de-dem_tech


L'être vivant est envisagé comme une machine dont le code est l'ADN. Cette machine peut être reprogrammée pour produire des anticorps, des organes, ou autres.

L’ADN est devenu le nouveau mythe de la guérison de tous nos maux, ainsi : "Une nouvelle mythologie scientifique est en train de se mettre en place, s’appuyant sur la diffusion de promesses miraculeuses d’avancée médicale : production de plantes aux propriétés surnaturelles, suppression des maladies de naissance, création artificielle de tissu humain pour des greffes, etc." [1].

Certes les résultats actuels sont prometteur mais pose question, car : "Tournées entièrement vers la réussite d’une opération technique, les « techno-sciences » du vivant sont encore loin de comprendre « comment ça marche ». Bien qu’ils puissent être capable de réussir un transfert de gènes ou un clonage, à la manière du couper-coller d’un traitement de texte, les scientifiques sont encore loin d’avoir compris les perturbations causées par ces procédés." [1].

Dans cette idéologie purement technicienne, tout peut s'envisager comme un éventuel problème génétique, ainsi : "La thérapie génique constitue une autre facette du mythe. La constitution physique, les maladies, les problèmes psychologiques, les performances olympiques, l’homosexualité et la déviance, tous les états de notre corps seraient explicables, et donc réglables, par notre patrimoine génétique." [1].

Il convient donc de sortir de cette illusion que des copiers-collers dans nos gènes résoudront tous nos problèmes de santé car : "La combinaison des gènes, l’environnement extérieur, les mécanismes de régulation ou le comportement de l’individu sont autant des facteurs déterminants dans la formation des maladies." [1].

Nous devons également ne pas perdre de vue que l'idéologie solutionniste et cybernétique ne s'embarasse pas de questions politiques et que : "les biotechnologies renoncent à voir dans la vie humaine, en la réduisant à ses gènes, un ensemble de relations entre des organes inconscients et une conscience réflexive, uniquement compréhensible dans son rapport avec le monde extérieur. La situation économique d’un individu, son éducation, sa participation à la démocratie ou le respect de sa personne, bref son rapport à la société, sont des aspects déterminants pour établir son bien-être." [1].

Les biotechnologies sont donc de prometteuses expérimentation qui veulent apporter des solutions "techniques" à bon nombres de problèmes mais : "Pour l’heure, la meilleure manière d’améliorer la santé de la majorité des êtres humains est certainement d’offrir des soins de santé gratuits et de l’eau potable aux 1,2 milliard d’êtres humains qui n’y ont pas accès. Une situation qui n’a rien à voir avec notre niveau technologique, ni avec l’avancement de la biotechnologie. Si ces problèmes de société ne trouvent pas de solutions, les nouvelles technologies, qui participent au système de pouvoir actuel et sont utilisées par lui, ne feront qu’accentuer l’efficacité des processus qui créent l’inégalité. Certains prophètes annoncent l’avènement du post-humain, mais peut-être que de répondre politiquement aux problèmes de pauvreté et d’injustice est l’affirmation la plus haute de notre humanité." [1].


[1] Antoine Casgrain, Karine Peschard, "Les biotechnologies au service de quelle société ?", Revue À bâbord !, https://www.ababord.org/Les-biotechnologies-au-service-de



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